TEZUKA ARCHITECTS REMPORTE LE PRIX INTERNATIONAL MORIYAMA IRAC DE 100 000 $ CA POUR L’EXCELLENCE EN ARCHITECTURE

TORONTO (Ont.), le 20 septembre 2017 – L’Institut royal d’architecture du Canada (IRAC) a le plaisir d’annoncer que l’école maternelle Fuji du cabinet Tezuka Architects, de Tokyo, remporte le Prix international Moriyama IRAC de 2017.

Le lauréat a été annoncé le 19 septembre 2017, lors d’une cérémonie de remise du prix et d’un gala qui se sont déroulés au Carlu, un bâtiment historique de Toronto, et auxquels ont assisté quelque 250 membres de la communauté canadienne et internationale de l’architecture.  

« Je ne m’attendais pas du tout à cela. J’ai maintenant le sentiment que quelqu’un comprend bien ce projet. Je crois que c’est un prix vraiment particulier, car il porte sur la contribution à la société », a dit Takaharu Tezuka. « Le bâtiment semble simple, mais il est une superposition et une combinaison de nombreuses idées. »

Le jury de sept membres a choisi l’école maternelle Fuji, à Tokyo, au Japon, de Tezuka Architects après avoir visité sur place les quatre projets finalistes, les trois autres étant le complexe 8 House à Copenhague, au Danemark, de Bjarke Ingels Group; l’école de design de Malbourne, à Melbourne, en Australie, de John Wardle Architects et NADAAA; et le campus Shobac, en Nouvelle-Écosse, au Canada, de MacKay-Lyons Sweetapple Architects. Des candidatures provenant de 17 pays sur six continents ont été soumises au Prix.

« C’est un plaisir de féliciter le lauréat de la seconde édition du Prix international Moriyama IRAC et de reconnaître son attachement à l’architecture qui imagine de nouvelles possibilités pour les gens », a déclaré Raymond Moriyama, CC, O. Ont., FRAIC.

« Ce Prix continuera de reconnaître le travail important de l’architecture transformatrice et de ses concepteurs, où que ce soit dans le monde », a-t-il ajouté. « Peu importe l’échelle ou les dimensions du bâtiment, le Prix offre une occasion de reconnaître les qualités de design qui apportent une contribution positive. La société évolue, nous l’espérons, vers une plus grande égalité et une plus grande justice sociale. Les architectes peuvent être des chefs de file en créant des bâtiments inspirants au service d’une communauté. »

« Les quatre projets finalistes sont tous spéciaux. Leurs concepteurs ont fait un travail extraordinaire et je peux voir la passion, l’intelligence, le cœur et le travail qu’ils y ont mis », a‑t‑il conclu.

« Ce qui distingue l’école maternelle Fuji, c’est le pur plaisir qui est palpable dans cette architecture », a pour sa part souligné Barry Johns, FRAIC, président du jury et fiduciaire de la Fondation de l’IRAC. « C’est l’un des rares bâtiments – composé d’un plan géométrique, d’une seule section, d’une toiture et d’un arbre – qui, dans une simplicité absolue et une logique sans entraves, transcende avec magie l’expérience usuelle de l’apprentissage. »

« Ce projet lauréat devrait donner à tous les architectes du monde une bonne raison d’être optimistes et de réaliser que l’humanité profite énormément de la création d’une architecture fondamentalement simple tout en étant raffinée et d’une valeur incontestable », a-t-il ajouté.

« Ce prix prestigieux attire l’attention sur les valeurs communes des Canadiens que sont l’ouverture, le respect, la compassion, l’égalité et la justice », a dit Michael Cox, FRAIC, premier vice-président de l’IRAC. « Ces qualités sont celles qui confèrent à l’architecture une force réelle à la lumière des nombreux enjeux environnementaux et sociaux d’importance auxquels la société contemporaine fait face. »

« Chacun des projets finalistes est unique et original », poursuit-il. « Ils expriment une architecture qui accomplit une mission sociale et qui favorise les échanges entre les résidents, les étudiants ou les élèves. Ces projets créent un cadre de vie pour les gens. »

Le Prix, qui a été créé en 2014 par l’architecte canadien Raymond Moriyama de concert avec l’IRAC et la Fondation de l’IRAC, consiste en un montant de 100 000 $ CA et une sculpture originale conçue par l’artiste canadien Wei Yew. Il célèbre un projet d’architecture unique jugé comme ayant un caractère transformateur dans son contexte sociétal et qui reflète la conviction de Moriyama que la grande architecture transforme la société en promouvant la justice sociale et les valeurs humanistes de respect et d’inclusivité. Le Prix, remis tous les deux ans, est ouvert à tous les architectes, peu importe leur nationalité et leur lieu de travail, et il est attribué dans le cadre d’un concours ouvert avec jury.  

Située à Tokyo, au Japon, depuis 2007, l’école maternelle Fuji est un bâtiment de forme ovale d’un étage qui accueille plus de 600 enfants qui peuvent courir librement sur sa toiture. Le bâtiment est conçu en appui à la pédagogie Montessori, une méthode d’éducation qui favorise l’indépendance et il profite d’un climat qui permet aux enfants d’être dehors la plus grande partie de l’année. Le bâtiment elliptique, qui abrite des classes, des bureaux et des espaces de soutien, entoure une cour ouverte qui sert de point central visuel, fonctionnel et spirituel de l’école. Une terrasse elliptique qui forme la toiture du bâtiment surplombe la cour et offre une aire de jeu additionnelle. La toiture elle-même devient un équipement de jeu pour les enfants dont certains y courent jusqu’à six kilomètres par jour.

Les classes et les bureaux sont ouverts et ne sont définis que par des cloisons de mi-hauteur. Des portes de verre coulissantes permettent la libre circulation des enfants et des adultes entre l’intérieur et l’extérieur. Le directeur souligne que l’approche de l’école favorise le calme et la concentration, y compris pour les enfants atteints de troubles de comportement.

« Nous voulons par ce bâtiment enseigner les valeurs de la société humaine qui ne changent pas, même au fil des époques », a expliqué Tezuka Architects dans son dossier de candidature. « Nous voulons que les enfants éduqués ici grandissent dans un monde qui n’exclut rien ni personne. La clé du projet de l’école maternelle Fuji était de concevoir des espaces très ouverts où l’on entend les bruits de fond. Lorsque les limites disparaissent, les contraintes disparaissent aussi. Les enfants ont besoin d’être traités comme faisant partie de l’environnement naturel. »

Trois arbres existants de la famille des zelkovas ont été intégrés au design; ils poussent à travers la structure et les enfants peuvent y grimper. Les ouvertures sont protégées par de lourds filets qui créent une couverture souple sur laquelle les enfants peuvent jouer et regarder les troncs d’arbres et le terrain de jeu en dessous. Les détails architecturaux ont été conçus à l’échelle d’un enfant, de la rampe jusqu’à la taille des filets autour des arbres et aux garnitures de portes. Des puits de lumière, des escaliers et une glissoire créent des liens étroits entre les deux étages de jeu du niveau du sol et de la toiture. 

« Tezuka Architects a créé une nouvelle façon de voir les écoles maternelles », a déclaré le jury. « Il n’y a aucune hiérarchie sur place; les enseignants et les enfants ont tous un même statut architecturalement. C’est un résultat direct de la forme du bâtiment et de la façon dont tout le bâtiment est ouvert. C’est un endroit égalitaire, confortable et stimulant physiquement pour les enfants. »

« L’école maternelle Fuji démontre que l’architecture peut profondément améliorer les vies lorsqu’elle comprend les besoins culturels du jour et que sa qualité favorise l’exploration et la manifestation intellectuelles », a ajouté le jury.

« C’est un endroit extraordinairement positif – un terrain de jeu géant empli de joie et d’énergie, adapté à une grande diversité de la condition humaine. »

Le jury du Prix international Moriyama IRAC de 2017 est composé de : 

 

​​​​Monica Adair, MRAIC : cofondatrice d’Acre Architects et récipiendaire du Prix du jeune architecte de l’IRAC en 2015.

  • Manon Asselin, MRAIC : cofondatrice de l’Atelier TAG et professeure agrégée à l’école d’architecture de l’Université de Montréal.
  • Bryan Avery, MBE : fondateur d’Avery Associates Architects, Londres, Angleterre, et auteur et conférencier, décédé le 4 juillet 2017. 
  • George Baird, FRAIC : associé fondateur de Baird Sampson Neuert Architects, ancien doyen de la faculté d’architecture, d’architecture du paysage et de design John H. Daniels de l’Université de Toronto, et récipiendaire de la Médaille d’or de l’IRAC en 2010.
  • Peter Cardew, FRAIC : fondateur de Peter Cardew Architects et récipiendaire de la Médaille d’or de l’IRAC en 2012.
  • Barry Johns, FRAIC : président du jury, chancelier du Collège des fellows.
  • Li Xiaodong, Hon. FAIA : lauréat de la première édition du Prix international Moriyama IRAC.

 

David Covo, FRAIC, professeur agrégé à l’école d’architecture de l’Université McGill est le conseiller professionnel du jury.